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Les Fours à pain de La Batie-Neuve.

Le sentier du patrimoine bastidon

  I - Les fours à bois:

 

A- Principe de la chauffe

 

Chauffer un four pour faire du pain demande de faire monter la chaleur sous l’action des flammes, dans un espace peu propice, presque clos, souvent sans cheminée.
L’air frais s’introduit au niveau de la sole, puis, chauffé par les flammes, monte contre la voûte pour ressortir en haut de la bouche sous forme de fumée (captée éventuellement par une cheminée). La porte reste ouverte (entr’ouverte si l’on veut atténuer les flammes). La chauffe dure généralement 2 bonnes heures et peut aller jusqu’à 3 h, selon le refroidissement du four, son étanchéité, la température ambiante (four dans la maison ou à l’extérieur), l’humidité de l’air. C’est le temps nécessaire à une bonne accumulation de la chaleur dans la sole et la voûte. Un four bien conçu et utilisé au mieux restera tiède d’une semaine à l’autre.

   

Avec la participation de la Commune et du Club Bastidon de la Retraite Sportive un livret a été réalisé, qui permet de repérer les principaux sites au travers d’une ballade pédestre. 


A noter dans ce fascicule une mention particulière, avec un belle photo, pour le seul élément du patrimoine bastidon classé  monument historique : les gradins d’autel et le tabernacle en bois sculpté doré , daté de l’époque Louis XIV (fin 17ème - début 18ème siècle).

La voute est devenue complètement blanche : les braises doivent être retirées, la sole balayée au balai mouillé. On referme la porte pour uniformiser la température de la sole.

 

La température redescend lentement et après la cuisson du pain, on enfourne les tartes et les pâtisseries puis les plats : les rôtis, les terrines, les ragouts et les gratins. Ensuite viendront les conserves et pour finir le séchage des fruits, des légumes et des plantes médicinales.

 

 

B.    Anatomie d’un four :

 

C.    Les outils du fournier:


•Raclette ou tire-braise dite aussi racle ou rable ou rouable (1) : pour étaler les braises ou les enlever, ainsi que la cendre, en fin de chauffe. C’est une lame de métal de 50 cm environ, en forme de S, fixée sur un manche en bois.
• Râteau : pour étaler et retirer les braises, ou déplacer le feu.
• Pelle à braise (2) : en complément du tire-braise ou du râteau. Une simple pelle à sable aplatie ou pelle à poussière en métal, montée sur un manche, fera l’affaire.
• Balai à cendres (3) : utiliser un balai en coco, sur le dos duquel on fixe horizontalement un liteau en guise de manche.
• Drapeau, ou Toile à laver : pour nettoyer la sole. Utiliser une toile solide du type serpillière, montée sur un manche. Sert aussi à refroidir la sole lorsqu’elle est trop chaude.
• Pelle à enfourner (4) : formée d’une planchette ronde de 30 cm de diamètre ou d’une planchette rectangulaire en hêtre ou en tilleul (essences qui résistent à la chaleur), sur un manche en bois. Pour les autres ingrédients que le pain, une simple plaque métallique fera l’affaire.
• Un seau d’eau (5) : pour mouiller le drapeau lors du nettoyage et du refroidissement de la sole.

 

II.  -  Le Four Banal:


Le four banal est la possession du seigneur. Il le met à disposition des habitants moyennant une taxe appelée « le ban ». Initialement, l’utilisation du four banal est obligatoire et nul ne peut en construire un autre. En contrepartie, le seigneur doit entretenir le four qui était régulièrement détruit par des brigands et les hordes de soldats. 
Il pouvait y avoir aussi un pressoir ou un moulin banal.  Ces constructions essentielles étaient présentes dans chaque village de France. 
Cette taxe disparaîtra progressivement jusqu’à cesser d’exister après la révolution française. Les fours banaux deviendront des fours communaux mais leur utilisation perdurera plusieurs siècles, souvent jusqu’à la fin de la première moitié du XXème siècle.

 

 

III.  -  Les fours communaux de la Batie Neuve :


A.    Le four des Cesaris :
Une construction sur l’emplacement du four est déjà visible sur le cadastre napoléonien de 1812 , le four date donc d’avant 1812.
S’il date d’avant la révolution, il a probablement été un four banal.

Pour s’y rendre, a partir de la Chapelle St-Pancrace, il faut suivre le chemin des Césaris jusqu’à la rue des Étourneaux .

B.    Le four de Montreviol :
Il s’agit d’un joli four de construction et de taille assez semblable à celui des Cesaris mais qui n’apparait pas sur le cadastre de 1812, il est donc plus récent.

C.    Les fours du Bourg :   
Ils sont aujourd’hui, tous disparus.
Dans le Cadastre de 1812 à 1911, on trouve parmi les propriétés appartenant à la commune,  la trace de 2 fours situés dans le bourg :
-    Un four à cuire sur la parcelle 192.
-    Un four sur la parcelle 138.

IV.  -  Les fours privés :

A.    Le four de la ferme Lauzier :
Ce four comme les bâtiments de la ferme sont actuellement en ruines mais la ferme était encore habitée dans les années 1960 . Pour s’y rendre on peut prendre un chemin de terre à droite , à mi-hauteur dans la montée de Faudon aux Casses-Vivert.

B.    Le four des Astiers:
Le cadastre retrouve la construction d’un four par Emilie Aubin aux Astier en 1886
C.    Le four des Aubins :
On note aussi la présence d’un four au domaine Escallier aux Aubins en 1882.

D.    Le four de St-Pancrace:
Présence aussi d’un fournil à St-Pancrace en 1885.

E.    Les fours du bourg:
 Comme les fours communaux, les anciens fours privés du bourg sont aujourd’hui tous disparus.

V.  -  Les fours à bois au XXI ème Siècle :

    Les fours à bois ne sont pas seulement des outils de cuisson, ils ont aussi joué un rôle significatif dans l’évolution de notre culture et de notre société.
    Autrefois indispensables pour l’alimentation, ils ont été remplacés par des fours à gaz puis par des fours électriques. Plus performants, ceux-ci demandent moins de travail aux boulangers.
    
    Beaucoup d’anciens fours ont été laissés à l’abandon ou même ont été détruits.
    Devenus plus rares, ils sont maintenant des témoins de la vie quotidienne de nos ainés et font donc partie de notre patrimoine culturel et social : On les restaure et ont on y cuit à nouveau le pain lors de fêtes conviviales.